samedi 15 novembre 2014

Exercice sur le fabliau et le quiproquo

LA VIEILLE QUI GRAISSA LA PATTE AU CHEVALIER

L’auteur de ce fabliau composé au XIIIème siècle est anonyme.
« Une vieille paysanne possédait pour toute richesse deux vaches. Ce n’était certes pas

beaucoup, mais c’était là tout son bien. Elle vendait leur lait pour trouver de quoi survivre.

Un matin, les deux bêtes, sans doute mal gardées, fuirent leur enclos et se trouvèrent, à

vagabonder sur la route. Le prévôt, passant par là, les vit toutes deux et, les jugeant égarées,

il les emmena avec lui.

La malheureuse femme découvrît bientôt que ses deux bêtes avait disparu. Ses voisins la

renseignèrent : le prévôt les avait recueillies mais il ne voulait pas les rendre. La

malheureuse s’en alla trouver l’homme, elle le supplia de lui restituer son unique bien, elle

accepta même de payer une amende pour prix de sa coupable négligence. Mais elle ne

pouvait prouver que les vaches lui appartenaient, le prévôt fît la sourde oreille.

La paysanne s’en revint chez elle, désemparée. La voyant en grande peine, sa voisine lui

dit :

« Le prévôt est un homme cupide. Si tu pouvais graisser la patte au chevalier, il

interviendrait sûrement auprès de ce coquin et le convaincrait de te rendre tes deux vaches.

Voilà la vieille toute rassurée. Elle décrocha un épais morceau de lard suspendu aux poutres

de sa cuisine et s’en alla attendre le chevalier. Quand celui-ci parut au loin, elle courut à sa

rencontre : elle s’empara de ses paumes et y appliqua plusieurs fois le morceau de gras.

L’homme ne dissimula pas sa surprise :

« Que fais-tu donc là ?

La pauvre femme lui répondît :

- Beau sire, je graisse votre patte car je ne souhaite rien de plus au monde que de récupérer

les deux vaches que vôtre prévôt m’a injustement prises.

Le noble personnage éclata de rire et prît les courtisans de sa suite à témoins.

- Tu n’as pas compris, brave femme. Mais cela est égal, je te rendrai sur le champ tes bêtes !

Ainsi s’achève cette histoire. Mais ne l’avez-vous pas justement remarqué : le pauvre est

celui qui paye, toujours, même quand il est dans son bon droit ! »

 

Exercice sur le fabliau « La vieille qui graissa la patte au chevalier »

 

Fabliau: Petit récit en vers, à caractère satirique ou moral, propre à la littérature médiévale.

 

1) Questions sur le texte:

1)      Relever les temps du récit  et donner un exemple.

2)      Qui raconte ?

3)      Comment est structuré le récit ? Diviser en parties et expliquer.

4)      Expliquez l'expression contenue dans le titre.

5)      Y a-t-il un quiproquo ? Si oui lequel ? Expliquer.

6)      Ce fabliau est-il satirique ou moral ?
Réponses :

      1) Dans le texte on relève: le passé simple (elle décrocha), le passé composé (tu n'as pas compris), le presente (le prévôt est un homme cupide), le plus que parfait ( ses deux bêtes avait disparu), l'imparfait (une vieille paysanne possédait), le gerondif ( passant par là), le conditionnel ( il interviendrait) et le future ( je te rendrai).

      2) C'est un narrateur exterieur qui raconte l'histoire. Peut être quelqu'un qui était là au moment de l'histoire ou quelqu'un qui la connaissait dejà.

      3) Le récit est divisé en 4 parties:
  • Introduction (Une vieille paysanne possédait pour toute richesse deux vaches. Ce n’était certes pas beaucoup mais c’était là tout son bien. Elle vendait leur lait pour trouver de quoi survivre).
  • Crise (Un matin, les deux bêtes, sans doute mal gardées, fuirent leur enclos et se trouvèrent, àvagabonder sur la route. Le prévôt, passant par là, les vit toutes deux et, les jugeant égarées,
    il les emmena avec lui.
    La malheureuse femme découvrît bientôt que ses deux bêtes avait disparu. Ses voisins la
    renseignèrent : le prévôt les avait recueillies mais il ne voulait pas les rendre. La
    malheureuse s’en alla trouver l’homme, elle le supplia de lui restituer son unique bien, elle
    accepta même de payer une amende pour prix de sa coupable négligence. Mais elle ne
    pouvait prouver que les vaches lui appartenaient, le prévôt fît la sourde oreille).
  • Résolution (La paysanne s’en revint chez elle, désemparée. La voyant en grande peine, sa voisine lui
    dit :
    « Le prévôt est un homme cupide. Si tu pouvais graisser la patte au chevalier, il
    interviendrait sûrement auprès de ce coquin et le convaincrait de te rendre tes deux vaches.
    Voilà la vieille toute rassurée. Elle décrocha un épais morceau de lard suspendu aux poutres
    de sa cuisine et s’en alla attendre le chevalier. Quand celui-ci parut au loin, elle courut à sa
    rencontre : elle s’empara de ses paumes et y appliqua plusieurs fois le morceau de gras.
    L’homme ne dissimula pas sa surprise :
    « Que fais-tu donc là ?
    La pauvre femme lui répondît :
    - Beau sire, je graisse votre patte car je ne souhaite rien de plus au monde que de récupérer
    les deux vaches que vôtre prévôt m’a injustement prises.
    Le noble personnage éclata de rire et prît les courtisans de sa suite à témoins.
    - Tu n’as pas compris, brave femme. Mais cela est égal, je te rendrai sur le champ tes bêtes!).
  • Morale (Ainsi s’achève cette histoire. Mais ne l’avez-vous pas justement remarqué : le pauvre est celui qui paye, toujours, même quand il est dans son bon droit ! »).
       4) Graisser la patte signifie corrompre une personne avec de l'argent ou avec des biens.

       5) Oui,dans le texte il y a un quiproquo. Le quiproquo se joue autour de l'expression graisser la patte et sur son double sens. La protagoniste du récit,la vieille paysane utilise cet expression dans son sens litteraire ( en graissent avec un morceau de lard les paumes du chevalier) tandis-que sa voisine en lui disant de graisser la patte au chevalier elle voulait lui conseiller de le corrompre avec de l'argent.

    6) Ce compte est moral avec un peu d'ironie qui se joue autour du malentendu.



2) Transposition du texte au présent:

LA VIEILLE QUI GRAISSE LA PATTE AU CHEVALIER
L’auteur de ce fabliau composé au XIIIème siècle est anonyme.
« Une vieille paysanne posséde pour toute richesse deux vaches. Ce n’est certes pas

beaucoup, mais c’est là tout son bien. Elle vend leur lait pour trouver de quoi survivre.

Un matin, les deux bêtes, sans doute mal gardées, fuient leur enclos et se trouvent, à

vagabonder sur la route. Le prévôt, passant par là, les vit toutes deux et, les jugeant égarées,

il les emmene avec lui.

La malheureuse femme découvre bientôt que ses deux bêtes ont disparu. Ses voisins la

renseignent : le prévôt les a recueillies mais il ne veut pas les rendre. La

malheureuse s’en va trouver l’homme, elle le supplit de lui restituer son unique bien, elle

accept même de payer une amende pour prix de sa coupable négligence. Mais elle ne

peut prouver que les vaches lui appartenaient, le prévôt fait la sourde oreille.

La paysanne s’en revient chez elle, désemparée. La voyant en grande peine, sa voisine lui

dit :

« Le prévôt est un homme cupide. Si tu peux graisser la patte au chevalier, il

intervient sûrement auprès de ce coquin et le convainc de te rendre tes deux vaches.

Voilà la vieille toute rassurée. Elle décroche un épais morceau de lard suspendu aux poutres

de sa cuisine et s’en va attendre le chevalier. Quand celui-ci paraît au loin, elle court à sa

rencontre : elle s’empare de ses paumes et y applique plusieurs fois le morceau de gras.

L’homme ne dissimule pas sa surprise :

« Que fais-tu donc là ?

La pauvre femme lui répond :

- Beau sire, je graisse votre patte car je ne souhaite rien de plus au monde que de récupérer

les deux vaches que vôtre prévôt m’a injustement prises.

Le noble personnage éclate de rire et prend les courtisans de sa suite à témoins.

- Tu n’as pas compris, brave femme. Mais cela est égal, je te rend sur le champ tes bêtes !

Ainsi s’achève cette histoire. Mais ne l’avez-vous pas justement remarqué : le pauvre est

celui qui paye, toujours, même quand il est dans son bon droit ! »
 
 
Eleonora Vasso
 
 

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